L’interview vérité de Nathalie Matiz (Quattro Creative) face aux critiques sur l’identité de la Police

Publié le 26/10/2017

Au lendemain du lancement de la nouvelle identité visuelle de la Police Grand-Ducale, nombreux sont les commentaires et les critiques. C’est dans ce contexte qu’adada a rencontré Nathalie Matiz, Creative Partner chez Quattro, l’agence retenue pour travailler sur ce projet :

Nathalie Matiz, ma première question est d’ordre financière. Le grand public qui ne connaît pas notre métier s’offusque qu’on puisse payer un « logo » 825.000 euros. Pouvez-vous préciser ce qui revient à votre agence et ce qui revient aux différentes entreprises de production engagées dans le déploiement de cette identité?

Je pense que si un logo pouvait vraiment coûter 825.000 euros, on aurait déjà arrêté de travailler et probablement, on serait en train de déguster des cocktails sur une île paradisiaque. Blagues à part, il est vrai qu’il est difficile d’expliquer cet investissement sans rentrer dans les détails. Il est très important de clarifier que ce budget sera le montant maximum que la Police investira pour la réalisation du projet dans sa totalité. En fait, le studio Quattro est responsable de la réalisation de la conception et des designs, de leur adaptation à tout type de supports, ainsi que de la gestion du projet et de la communication avec tous les interlocuteurs.

« Tout ceci sera aussi accompagné par une grande campagne médiatique qui, comme vous le savez bien, est une action qui requiert un investissement important. »

La partie la plus coûteuse est évidemment l’implémentation de la nouvelle identité visuelle sur ces différents supports. Pour vous donner un exemple, plus ou moins 300 véhicules seront adaptés avec la nouvelle identité d’ici mars 2018. Avec le nouveau design, nous avons une surface réfléchissante largement supérieure à celle des véhicules actuels, ce qui implique plus de visibilité et plus de sécurité. Il faudra retirer le lettrage actuel, vérifier l’état de chaque carrosserie et poser le nouveau vinyle dessus. Et ceci n’est qu’une partie du travail, il faut aussi considérer la réalisation des effets métalliques, comme par exemple les emblèmes qui seront apposés sur tous les képis ou les ceinturons de gala. Il y a beaucoup de travail en coulisses de la part de spécialistes dans les différents domaines. Tout ceci sera aussi accompagné par une grande campagne médiatique qui, comme vous le savez bien, est une action qui requiert un investissement important.

C’était prévisible, depuis qu’elle a été dévoilée, la nouvelle identité a beaucoup de détracteurs. Votre travail est très commenté sur les réseaux, et souvent critiqué. Comment gérez-vous cette exposition soudaine?

Ce projet nous a effectivement donné de la visibilité, d’ailleurs c’était le moment qu’on attendait, pour pouvoir enfin exposer notre studio. Vu l’impact de ce projet au niveau public, on était préparé aux critiques. Les goûts et les couleurs ne se discutent clairement pas, quelqu’un a dit sur les réseaux sociaux que «nous ne pouvons pas plaire à tout le monde», le cas contraire, ce serait vraiment magique! L’important est que le public comprenne que la Police ne change pas uniquement d’identité visuelle, celle-ci est un élément d’appui pour montrer un procès de modernisation de l’institution et son adaptation aux nouveaux besoins des citoyens. Nous avons aussi reçu beaucoup de mauvais «rating» sur notre page Facebook, cela fait parti du jeu et de notre métier, nous les acceptons avec beaucoup d’humour. En deux jours, notre page a reçu 11.500% de visites en plus, c’est extraordinaire!

« Nous avons aussi reçu beaucoup de mauvais «rating» sur notre page Facebook, cela fait parti du jeu et de notre métier, nous les acceptons avec beaucoup d’humour. En deux jours, notre page a reçu 11.500% de visites en plus, c’est extraordinaire! »

Le résultat final est-il celui que Quattro a proposé lors de l’appel d’offre, ou a-t-il évolué – comme c’est souvent le cas – à la demande du client?

Le résultat final est bel et bien celui de l’appel d’offre, nous avons eu très peu d’allers-retours. Nous sommes très contents de la bonne collaboration et communication qu’il y a eu entre nous et toute l’équipe du Service Communication et Presse de la Police. Évidemment, il y a eu des adaptations d’ordre technique à faire. C’était un projet très enrichissant et espérons pouvoir encore collaborer avec la Police pour de futurs projets.