Publié le 02/05/2019
La campagne pour les élections européennes a officiellement débuté lundi 29 avril. Dans ce cadre, et à la demande du gouvernement, RTL met du temps d’antenne à disposition des partis pour la diffusion de leurs spots publicitaires.
Selon un communiqué, RTL précise que les messages électoraux doivent se soumettre à certaines règles (imposées par la chaîne), et notamment celle de la langue. Ainsi, pour cette campagne électorale, la chaîne de télévision luxembourgeoise n’accepte que les messages électoraux enregistrés en luxembourgeois.
Les partis politiques déi Lenk et Volt l’ont appris à leurs dépens ce week-end, voyant certains de leurs spots enregistrés en français tout simplement refusés d’antenne.
«Comment une multinationale comme RTL peut-elle s’octroyer le droit de refuser des spots publicitaires pour les élections européennes sous prétexte que la langue choisie n’est pas le luxembourgeois?»
David Wagner, député déi Lenk
Ce mercredi, le député déi Lénk David Wagner, candidat aux élections européennes, réagissait à ce refus qu’il juge « inacceptable », et d’autant plus incompréhensible selon lui que le message français a été diffusé par la radio 100,7 sans aucun problème.
Alertée, l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) qui coordonne la campagne auprès des médias nationaux, a demandé à RTL de ne pas tenir compte de la langue des messages, mais RTL à maintenu son refus, invoquant des règles identiques pour tous.
La chaîne luxembourgeoise s’en est expliquée via un communiqué publié le 1er mai. Extraits:
« RTL a envoyé le 27 mars une fiche technique pour la radio et la télévision à l’ALIA, que cette dernière pouvait transmettre aux partis. Dans ces fiches, étaient spécifiés les formats techniques des messages, mais aussi que les spots pour la radio et la télévision, soient, comme lors des campagnes précédentes, livrés en langue luxembourgeoise. Cette pratique existait déjà dans le passé et n’avait jamais été mise en question ni par les partis politiques, ni par le SIP en tant que coordinateur. En sa nouvelle qualité de coordinateur de la campagne électorale, l’ALIA a reçu ces règles, les a transmises aux partis sans formuler ni remarque ni opposition et les a donc acceptées, selon RTL comme éléments de base de la campagne électorale.
Le jeudi 25 avril, RTL a constaté que deux des six spots radio et télé du parti „Déi Lénk“ et un spot radio et télé du parti „Volt“ n’étaient pas en luxembourgeois, mais en français. RTL a attiré l’attention des partis respectifs et de l’ALIA sur le fait que les deux spots n’étaient pas conformes aux règles. Suite à cela, le vendredi 26 avril, l’ALIA a demandé par écrit à RTL de ne pas faire dépendre la diffusion des spots politiques de la langue y employée.
« RTL ne s’oppose évidemment pas à l’utilisation d’autres langues dans les messages électoraux officiels, mais est d’avis que les règles doivent être identiques pour tous les partis. (…) Un changement des règles de dernière minute crée une inégalité de traitement entre les partis. »
RTL ne s’oppose évidemment pas à l’utilisation d’autres langues dans les messages électoraux officiels, mais est d’avis que les règles doivent être identiques pour tous les partis. Ces règles doivent être définies avant une campagne électorale, être claires et doivent ensuite être respectées par chaque parti. Dans ce cas, huit partis sur dix ont utilisé la langue luxembourgeoise pour l’intégralité de leurs messages électoraux, en conformité avec les règles établies. RTL est d’avis qu’un changement des règles de dernière minute crée une inégalité de traitement entre les partis.
Si ces règles devaient être redéfinies, RTL les appliquerait bien évidemment, comme par le passé.
RTL souligne enfin qu’il est important pour nous d’impliquer dans le débat politique tous les citoyens au Luxembourg et de les informer sur la vie au Luxembourg. RTL Today en anglais et RTL 5minutes en français, ne sont que deux exemples parmi d’autres de la manière dont RTL a réussi ces dernières années à répondre à la multiplicité linguistique de la société au Luxembourg. »
David Wagner annonce qu’une question parlementaire a été déposée en urgence pour que le ministre d’État en charge des médias, Xavier Bettel, prenne position.