Le 31 mai 2020, l’OMS et les défenseurs de la santé publique du monde entier se sont réunis pour célébrer la Journée mondiale sans tabac. Au cœur des préoccupations cette année, la protection des jeunes générations, avec pour thème principal choisi par l’OMS: «Protéger les jeunes contre les manipulations de l’industrie et les empêcher de consommer du tabac et de la nicotine».
L’intérêt de plus en plus important accordé par l’industrie du tabac aux jeunes, un marché émergent et vulnérable pour ses produits dépendogènes, constitue en effet un problème urgent et un défi pour les responsables de la lutte antitabac de tous les pays.
Au Luxembourg en revanche, plutôt que de créer une nouvelle campagne adaptée au thème retenu par l’OMS, le ministère de la Santé a préféré recycler la campagne de l’année dernière, dont le thème était «Le tabac et la santé pulmonaire».
On ne connait pas la raison de ce choix – on n’a pas demandé d’ailleurs – mais on ne peut que le déplorer. D’autant plus qu’en pleine crise, il aurait été bienvenu de la part du gouvernement de faire appel à une agence du pays pour produire une nouvelle campagne. À l’heure où en Europe, différents gouvernements ont déjà annoncé qu’ils envisageaient de renforcer leurs investissements « publicitaires » pour soutenir le secteur, dissuader les jeunes de se mettre à fumer était selon nous une très bonne raison d’investir.
De son côté, l’OMS a déployé une campagne ad hoc au message puissant:
En rappelant au passage les techniques « marketing » de l’industrie du tabac et des industries connexes pour promouvoir leurs produits auprès des jeunes publics, lorsque ceux-ci sont privés de publicité traditionnelle:
- Plus de 15.000 arômes pour les cigarettes électroniques, qui pour la plupart plaisent aux enfants et aux adolescents
- Influenceurs et marketing sur les réseaux sociaux
- Parrainage d’événements et de fêtes
- Bourses d’études
- Designs épurés et séduisants
- Placement de produits dans les médias de divertissement
- Échantillons gratuits
- Vente de cigarettes à l’unité, qui rend l’addiction plus accessible financièrement
- Produits mis en vente à hauteur des yeux des enfants
- Placement de produits et publicité à proximité des établissements scolaires