Anise Koltz n’est plus. Restent ses mots, et leur poésie. Cette grande Dame de la littérature luxembourgeoise qui la fit rayonner jusqu’au-delà de nos frontières – prix Goncourt de la Poésie en 2018 – est décédée le 1er mars à l’âge de 94 ans.
En hommage, et en amoureux des mots, notre rédaction a sélectionné 10 vers ou citations de celle qui, après la mort de son mari René des suites des tortures infligées par les nazis, avait décidé de ne plus jamais écrire en allemand, mais en français:
Nous marchons tous sur la même route. Mais personne ne connaît le chemin de l’autre.
—
Autrefois l’homme avait peur de l’avenir. Aujourd’hui l’avenir a peur des hommes.
—
La montagne ne mène que vers ses hauteurs. Arrivés à sa cime, elle se transforme en précipice.
—
Ceux qui ne savent pas écrire se souviennent. Ceux qui écrivent oublient.
—
Au lieu de sacrifier des hommes pour des idées. Sacrifiez des idées pour sauvegarder l’homme.
—
L’éternité est la patrie oubliée du temps.
—
Le désert, un sablier que nous avons oublié de retourner.
—
Chaque aube est une promesse d’éternité. Chaque couchant sa flamboyante annulation.
—
Nous sommes immortels tant que nous vivons.
À son mari le Dr René Koltz, elle avait dédié ce poème:
À ma mort
je mélangerai mon corps d’argile
avec celui de l’aimé
décédé avant moi
Nous fusionnerons
une dernière fois
pour affronter
l’éternité barbare
Nous adressons à ses enfants et à ses proches nos sincères condoléances.
(photo archives Isabella Finzi)