L’ALEMI, la toute nouvelle association luxembourgeoise des éditeurs de médias indépendants, a pris à bras-le-corps la question épineuse de l’analyse des audiences des médias, suite à l’arrêt momentané de l’étude Ilres Plurimédia, quelque peu controversée. Présidée par Maurizio Maffei, elle vient de rendre publique un communiqué dans lequel elle prend position sur le sujet, interpellant au passage l’Université du Luxembourg, qu’elle pressent comme le meilleur acteur pour mener à bien cette étude. Voici l’intégralité du communiqué de l’ALEMI:
« Ces dernières semaines, l’annonce de la fin de vie de l’étude ILRES PLURIMEDIA a fait sensation. Il faut reconnaître que l’étude ILRES PLURIMEDIA, telle qu’elle était commandée et utilisée, a été jugée dès les premières années comme un outil privé, peu transparent, limité et incomplet.
Lorsqu’un des petits éditeurs indépendants a demandé à être inclus dans l’étude, des conditions ont été posées, mettant en évidence la polarisation de l’ILRES PLURIMEDIA et son orientation privilégiée vers les titres des commanditaires, qui conservaient de toute façon le droit aux données acquises, en tant que principaux clients.
Il est difficile d’imaginer une approche plus erronée pour garantir l’autonomie et la crédibilité des données collectées.
Plus récemment, tous les principaux groupes d’information du pays se mobilisent pour trouver une alternative de type « Union des Annonceurs » et s’offrent, une fois de plus, de la sponsoriser. En en faisant encore une fois un outil privé, non pas tant pour étudier les dynamiques des intérêts des lecteurs / auditeurs, mais plutôt adapté à construire la justification des tarifs publicitaires des éditeurs, pour lesquels les revenus publicitaires représentent de plus en plus la une des principales sources de revenus. Il est difficile d’imaginer une approche plus erronée pour garantir l’autonomie et la crédibilité des données collectées.
Pour garantir l’autonomie et la crédibilité d’une telle étude, la collecte de données (…) doit être effectuée par un organisme indépendant des parties ayant un intérêt économique direct.
En tant qu’ALEMI, nous réaffirmons que, pour garantir l’autonomie et la crédibilité d’une telle étude, la collecte de données relatives à la diffusion et à l’appréciation des médias par le public doit être effectuée par un organisme indépendant des parties ayant un intérêt économique direct.
Pour qu’une telle étude ne soit pas un poids économique supplémentaire pour l’administration et les contribuables, mais soit plutôt un outil utile à toute la société luxembourgeoise, nous croyons que c’est à l’université du Luxembourg de prendre en charge cette initiative.
Je voudrais rappeler que l’université du Luxembourg, malgré sa croissance ces dernières années, manque toujours d’un département spécifique sur les thèmes du journalisme et de l’information. Pourtant, c’est la même université du Luxembourg qui participe activement depuis des années à la surveillance du pluralisme des médias au niveau international (Media Pluralism Monitor (MPM)) et fait des recommandations sur le pluralisme et la concentration des médias qui sont malheureusement peu écoutées. »
À suivre donc. Le message est désormais passé.