L’annonce du lancement de ELLE au Luxembourg avait déjà suscité bon nombre de réactions positives. Puis est venue celle du recrutement de Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray comme Rédactrice en Chef, avec une nouvelle vague d’applaudissements pour saluer ce choix quasi unanime. Et si c’était une « évidence » pour l’éditeur, certains journalistes ont tout de même soulevé la question déontologique de sa double casquette – puisqu’elle a choisit de conserver en parallèle ses fonctions de Dircom chez Arendt. Dix jours après la sortie du premier numéro de Elle Luxembourg en kiosques, nous sommes allés à sa rencontre.
Depuis l’annonce du lancement de ELLE au Luxembourg, on sent un énorme engouement, qui s’est confirmé lors de la soirée de lancement au Mudam le 18 juin dernier. Comment l’expliquez-vous?
M-A-L-O: « En effet, l’engouement a été énorme. Je pense que cela est lié au fait que ELLE soit une marque forte, reconnue internationalement et depuis longtemps. Le magazine a une histoire et est lu par plusieurs générations au sein d’un même foyer. De nombreuses femmes vivant au Luxembourg, qu’elles soient de souche ou d’adoption, le lisaient déjà dans ses versions allemande, belge, française, italienne ou encore portugaise. Pouvoir enfin lire une version luxembourgeoise qui soit plus proche d’elles, c’est la reconnaissance de la singularité de leur voix. C’est là un témoignage qui m’a été remonté de nombreuses fois.
Le Luxembourg rayonne de multiples façons aujourd’hui, notamment culturellement.
L’arrivée de ELLE au Luxembourg marque aussi, il me semble, une reconnaissance internationale supplémentaire du développement du pays dans d’autres domaines que la place financière ou la Tech par exemple. Le Luxembourg rayonne de multiples façons aujourd’hui, notamment culturellement.
Le première édition du magazine Elle Luxembourg est disponible en kiosques depuis le 21 juin. Au-delà de tout l’engagement généré sur les réseaux, cet engouement se traduit-il aussi dans les ventes au numéro?
Le premier numéro a été tiré à 7.000 exemplaires, et nous avons été pris de court par la forte demande en kiosque. Il a fallu réapprovisionner les points de vente car il a été épuisé par endroits dès le premier jour de diffusion, et à nouveau les jours suivants. Le magazine est également disponible auprès de notre réseau de partenaires et annonceurs au Luxembourg. Les retours des lectrices et des annonceurs ont été très positifs. Le prochain numéro sortira mi-novembre.
Il a fallu réapprovisionner les points de vente (…) dès le premier jour de diffusion, et à nouveau les jours suivants.
La vente en kiosque est un pilier important du modèle économique du magazine porté par Ventures Media, mais ce sont les annonces et partenariats qui représentent la majeure partie du financement du média que ce soit en print, en web ou en événementiel.
À noter que Ventures Media ne touche pas d’aide à la presse, ni au Luxembourg ni en Belgique. Et le groupe ne l’envisage pour le moment pour aucun de ses titres.
Vous avez été choisie par l’éditeur Ventures Media pour le poste de Rédactrice en Chef. De nouvelles fonctions que vous occupez en parallèle à celles de Dircom du cabinet Arendt & Medernach. En termes de déontologie journalistique, comprenez-vous que certains puissent s’étonner de la compatibilité entre ces deux casquettes, et que répondez-vous?
Je comprends que cette question d’assumer un nouveau rôle ait pu se poser, elle est légitime. Du point de vue organisationnel, j’ai accepté cette mission en ayant adapté mon temps de travail dans mes autres fonctions, en accord avec mes équipes et mon organisation. Cela requiert une gestion de mon temps entre deux métiers qui sont différents, dans des univers différents et avec des sujets décorrélés.
Le point commun de mes engagements est ma passion pour porter la voix des femmes. Comme je le fais d’ailleurs depuis 10 ans via WIDE, en parallèle également, avec cette fois une approche orientée innovation et digitale. Avec ELLE, je suis heureuse de continuer à contribuer à stimuler la réflexion sur des sujets qui intéressent les femmes, à faire avancer les choses et à porter des discussions constructives et positives sur des sujets qui les touchent dans la mode, la beauté ou le sociétal.
Le statut de journaliste professionnel reconnu officiellement n’est pas un statut que j’ai, ni ne revendique.
Le statut de journaliste professionnel reconnu officiellement n’est pas un statut que j’ai, ni ne revendique. Mon rôle est d’assurer la coordination et la cohérence des sujets traités en m’appuyant sur une équipe de rédaction, et d’insuffler l’esprit « ELLE ». La partie commerciale est gérée par les équipes de Ventures Media et leur partenaire au Luxembourg. »