Dans un communiqué qu’elle vient de publier, l’AMIL, l’Association des Maîtres Imprimeurs du Luxembourg, proteste contre la future loi « déchets » qui s’apprête, d’ici le 1er janvier 2024, à interdire la publicité non adressée au Luxembourg si elle n’est pas expressément souhaitée par le destinataire.
L’association, qui compte actuellement parmi ses membres une trentaine d’imprimeries, d’ateliers de reliure et d’ateliers de sérigraphie occupant quelque 900 salariés, veut alerter quant au fait que « la loi déchets coûtera des emplois » (titre du communiqué). Elle avance même un chiffre inquiétant: 200 emplois pourraient être directement menacés.
Anticipant la nouvelle législation, la société Infomail vient d’ailleurs d’annoncer l’arrêt de la distribution du folder publicitaire i-mail au 30 juin prochain (à lire ici), avec pour conséquence directe la décision de Mediahuis Luxembourg de fermer son imprimerie de Gasperich et de délocaliser l’impression du Wort, entre autres, vers la Belgique (à lire ici).
Le communiqué de l’AMIL, dans son intégralité:
Le projet de loi déchets constitue une atteinte importante à la libre circulation de biens dans le domaine de la publicité. Trois petites lignes dans la loi devraient à l’avenir interdire la publicité non adressée au Luxembourg si elle n’est pas expressément souhaitée par le destinataire, par exemple au moyen d’un autocollant correspondant « Publicité souhaitée ».
Aucun échange n’a eu lieu au préalable à ce sujet avec les associations ou les acteurs du marché concernés.
Aucun échange n’a eu lieu au préalable à ce sujet avec les associations ou les acteurs du marché concernés, aucune analyse des conséquences éventuelles de cette intervention n’a été faite. Il s’agit simplement de réduire la publicité sur papier, quoi qu’il arrive, tous les moyens sont bons pour cela. On ignore les indications selon lesquelles cette mesure pourrait entraîner la perte de 200 emplois dans les entreprises de distribution et dans le secteur de l’imprimerie déjà fortement touché par les crises des dernières années, on se contente de rappeler qu’on a encore le temps de s’adapter jusqu’au 1er janvier 2024.
Mais tous les autres arguments, comme la stigmatisation des personnes qui veulent cette publicité, l’exclusion des petites entreprises qui dépendent de cette forme de publicité, sont tout simplement balayés. Même le fait que cette loi puisse être en contradiction avec la directive européenne sur la libre circulation des marchandises et que le gouvernement danois ait fait marche arrière sur l’introduction d’une telle loi semble laisser le ministère de l’environnement indifférent.
L’objectif est de faire passer la loi en force, sans se soucier des conséquences, et surtout sans prendre au sérieux les objections des associations concernées.